Différents facteurs influent sur la qualité de l’air. Au quotidien, les variations de la concentration en polluants dépendent fortement des conditions météorologiques. La pollution de fond, par contre, est imputable à une grande variété de sources d’émissions et elle peut être réduite par des mesures à long terme appropriées. Les valeurs limites à ne pas dépasser pour des raisons de santé sont fixées en moyenne annuelle et en moyenne journalière dans l’ordonnance sur la protection de l’air (OPair).
Dépassements en hiver principalement dus à la poussière du Sahara
L’OPair fixe à 50 microgrammes par mètre-cube (µg/m3) la valeur limite pour les poussières fines PM10 (diamètre maximal de 10 micromètres) et elle ne doit pas être dépassée plus de trois fois par an. Durant l’hiver 2022-2023, il y a eu deux à trois dépassements selon les stations de mesure, avec des valeurs entre 34 et 78 µg/m3. Les moyennes journalières sont un peu supérieures à celles enregistrées durant l’hiver 2021/2022. Cela s’explique par les épisodes de poussière du Sahara qui ont touché la Suisse au printemps. Mais en raison de leur composition minérale, ces particules de sable ne présentent pas de danger immédiat pour la santé.
Valeurs limites annuelles des PM10 et des PM2.5 respectées dans presque toutes les stations de mesure
Cet hiver encore, la concentration de poussières fines PM10 est restée sous la valeur limite en moyenne annuelle inscrite dans l’OPair (20 µg/m3). En ce qui concerne les particules plus fines, d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2.5), la valeur limite en moyenne annuelle de 10µg/m3 prescrite par l’OPair a été légèrement dépassée dans quelques stations de la Suisse du Nord-Ouest.
Baisse générale de la pollution par les particules fines
De manière générale, la concentration de particules fines est en baisse. Cette évolution réjouissante est principalement due aux progrès techniques réalisés dans des domaines comme le chauffage, les machines, les installations industrielles ou encore la circulation routière (lire l’encadré). Les installations de combustion alimentées au bois, qui sont à l’origine d’un tiers environ de la pollution par les particules fines, sont assujetties à une obligation de mesure depuis 2018. À la fin de la période de chauffage 2022/2023, toutes les installations assujetties à cette nouvelle obligation avaient été contrôlées au moins une fois. Le taux de défauts constatés s’élève à 18 % environ. L’interdiction des feux couvants joue un rôle important dans la baisse de la pollution par les particules fines. Un feu est dit couvant lorsque le matériel incinéré est trop humide pour brûler correctement. À cause de la combustion incomplète, ces feux libèrent de grandes quantités de polluants tels que de la suie, des particules de fumée, du monoxyde de carbone et d’autres gaz.
Véhicules à moteur : nombre de particules mesuré depuis le 1er janvier 2023 lors du contrôle technique
Le système de diagnostic embarqué des véhicules à moteur vérifie le bon fonctionnement des composants du véhicule ayant une influence sur les émissions de gaz d’échappement. Cependant, il n’est pas capable de détecter un filtre à particules défectueux (pour cause de casse ou de surchauffe). L’ordonnance relative à l’entretien et au contrôle subséquent des voitures automobiles en ce qui concerne les émissions de gaz d’échappement et de fumées (RS 741.437) a été modifiée et ses nouvelles dispositions sont entrées en vigueur le 1er janvier 2023. C’est pourquoi l’Office de la circulation routière mesure désormais les particules émises par les véhicules routiers et les machines admises à la circulation équipés d’un moteur à allumage commandé lors du contrôle périodique prévu à l’article 33 de l’ordonnance concernant les exigences techniques requises pour les véhicules routiers (RS 741.41). Il s’agit là d’une démarche rapide et fiable pour détecter les filtres à particules défectueux.
Bilan de la qualité de l’air en 2022
Le canton de Berne et ses voisins de la Suisse du Nord-Ouest publient un rapport annuel sur la qualité de l’air. Facile à consulter, l’édition 2022 présente les concentrations de polluants d’ozone et de poussières fines enregistrées durant l’année écoulée.
airCHeck
L’application airCHeck permet de s’informer sur la qualité de l’air à tout moment dans l’ensemble de la Suisse. AirCHeck fournit également des renseignements de fond sur l’origine des polluants ainsi que des conseils de comportement utiles pour la protection de l’air et la santé.