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Le stress dû au froid chez les animaux de rente : informations détaillées

En hiver, les animaux de rente souffrent eux aussi des conditions météorologiques humides et fraîches. Quels signes de stress dû au froid manifestent-ils et comment vous, en tant que détentrice ou détenteur, pouvez les aider à mieux supporter le froid ?

Qu’est-ce que le stress dû au froid ?

On parle de stress dû au froid lorsque le corps n’est plus en mesure de maintenir sa température normale en raison de la température environnante et que le corps se refroidit. Les animaux en hypothermie sont sensibles aux maladies ; une hypothermie extrême de longue durée peut entraîner, dans le pire des cas, la mort. 

Le moment à partir duquel les animaux ressentent un stress dû au froid ne dépend pas uniquement de la température ambiante. Des conditions météorologiques humides et venteuses sur une longue période mènent, par exemple, plus rapidement à une hypothermie. Le moment à partir duquel le froid devient problématique pour les animaux concernés dépend aussi de l’espèce et de l’âge des animaux. Les moutons adultes à la laine épaisse peuvent ainsi se sentir à l’aise jusqu’à une température de -10 °C, alors que les ovins plus jeunes et tout juste tondus supporteront moins bien le froid. En cas de conditions humides qui durent combinées à des températures fraîches et du vent, il convient de bien observer les animaux. Vous pourrez ainsi évaluer s’ils souffrent du froid ou le supportent bien. 

Comportement en cas de stress dû au froid

Les animaux exposés au froid cherchent des abris pour se protéger du vent et de la pluie. S’ils n’en disposent pas, ils adoptent différents comportements montrant qu’ils souffrent du froid et qu’il est nécessaire de prendre des mesures. Les animaux se tiennent serrés les uns contre les autres, bougent à peine, font le dos rond ou tremblent même de froid. Comme les animaux souffrant du froid doivent investir davantage d’énergie pour maintenir leur température corporelle, leur rentabilité diminue par manque d’énergie.  

Comment soulager vos animaux

  • Aménagez-leur une aire de repos sèche et abritée du vent, et respectez le comportement grégaire 
    À côté de cabanes et de bâches, les animaux peuvent aussi profiter d’abris naturels comme des arbres feuillus, des sapins ou des rochers pour se protéger. Les espèces grégaires comme les bovins ou les ovins n’apprécient pas de se répartir entre plusieurs abris. Il convient donc de leur proposer un grand abri ou plusieurs petites zones proches les unes des autres, où les animaux peuvent s’abriter tous en même temps. 
  • Tondez les ovins au bon moment
    Les moutons à laine doivent être tondus au moins une fois par année. La tonte des animaux détenus en liberté devrait s’effectuer de manière à ce que l’épaisseur de la toison soit adaptée aux conditions météorologiques. Pendant l’hiver, les ovins doivent avoir une toison épaisse. La dernière tonte avant l’hiver doit de ce fait s’effectuer à temps à la fin de l’été. 
  • Proposez-leur suffisamment de nourriture et d’eau
    Pour maintenir la température de leur corps, les animaux ont besoin d’énergie. C’est pourquoi il est important qu’ils disposent de suffisamment de nourriture. Les moutons peuvent sans problème trouver de l’herbe sous une couche de neige jusqu’à 15 cm d’épaisseur. Si le pâturage ne leur offre pas suffisamment de nourriture, il convient de leur donner un supplément. Il est également indispensable de leur proposer suffisamment d’eau même s’il pleut ou qu’il neige. 
  • Aménagez le pâturage selon les conditions météorologiques
    Les sols boueux dans les zones où les animaux se tiennent fréquemment constituent un risque pour leur santé. Il est donc important de veiller à ce que les zones où les animaux mangent et boivent ainsi que leur aire de repos soient dépourvues de boue. En cas de conditions humides durables, il vaut donc mieux par exemple poser des clôtures autour des zones concernées ou déplacer les installations dans lesquelles les animaux mangent et boivent ou l’accès à celles-ci. 

Rentrer les animaux à l’étable

Si, indépendamment des mesures prises, les animaux présentent des signes de stress dû au froid, il convient de les rentrer à l’étable. Souvent, les ovins à la toison épaisse mais aussi les bovins supportent plutôt bien le froid. Pour décider si des mesures sont nécessaires ou s’il faut rentrer les animaux à l’étable, il convient de bien les observer. Différents signes montrent qu’ils souffrent de stress dû au froid. 

Descriptif des catégories

Catégorie verte
Comportement : les animaux sont répartis sur le pâturage, broutent tranquillement ou sont couchés et ruminent. Le troupeau est détendu.
Mesures : les animaux maîtrisent le froid par leur comportement, il n’est pas nécessaire de prendre d’autres mesures. 

Catégorie orange
Comportement : les animaux sont debout en groupe serré, ne bougent presque pas, ils adoptent une position parallèle au vent.
Mesures : si les animaux présentent un comportement de la catégorie orange, il convient de leur mettre à disposition un abri adapté. Si, même en présence d’un abri / d’une aire de repos sèche et protégée du vent le comportement des animaux reste le même, il convient de rentrer ces derniers à l’étable. 

Catégorie rouge
Comportement : les animaux se tiennent proches les uns des autres, la tête baissée, le dos rond, ils se contractent et tremblent.
Mesures : il est nécessaire de rentrer les animaux à l’étable s’ils présentent des symptômes de la catégorie rouge. 

Bases légales

  • Toute personne qui détient des animaux ou en assume la garde doit, d’une manière appropriée, les nourrir, en prendre soin, leur garantir l’activité et la liberté de mouvement nécessaires à leur bien-être et, s’il le faut, leur fournir un gîte (art. 6, al. 1 LPA).
  • L’alimentation et les soins sont appropriés s’ils répondent aux besoins des animaux à la lumière de l’expérience acquise et des connaissances en physiologie, éthologie et hygiène (art. 3, al. 3 OPAn).
  • La détentrice ou le détenteur veille à fournir la protection nécessaire aux animaux qui ne peuvent s’adapter aux conditions météorologiques (art. 6 OPAn).
  • Les animaux domestiques ne doivent pas être exposés longtemps et sans protection à des conditions météorologiques extrêmes. Si les animaux ne sont pas reconduits à l’étable lors de conditions météorologiques extrêmes, ils doivent avoir accès à un abri naturel ou artificiel adéquat où ils peuvent se réfugier tous ensemble et en même temps, et se protéger de la pluie, du vent et d’un fort ensoleillement. Les animaux doivent disposer d’une place de repos suffisamment sèche (art. 36, al. 1 OPAn).
  • La couverture herbeuse des prés doit être adaptée à la taille du groupe. Si ce n’est pas le cas, il faut que les animaux reçoivent un supplément d’aliments appropriés (art. 36, al. 3 OPAn).
  • L'abri servant de protection contre les conditions météorologiques doit permettre à tous les animaux d’y trouver place en même temps. L’annexe 2, tableaux 1 à 3, indique la surface minimale que l’abri doit être en mesure de dispenser aux bovins, aux moutons et aux chèvres dans le cas où cet abri ne servirait qu’à la protection contre l’humidité et le froid et non à l’affouragement des animaux (art. 6, al. 1 de l’ordonnance de l’OSAV).
  • Les sol des emplacements où les animaux se tiennent généralement ne doit pas être boueux ni fortement souillé par des excréments ou de l’urine (art. 6, al. 3 de l’ordonnance de l’OSAV).

 

Informations complémentaires

  • Vidéo : le stress dû au froid chez les animaux de rente

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