Vision Forêt 2100

La société attend beaucoup de la forêt. Les forêts protègent contre les dangers naturels, produisent du bois, offrent des espaces de détente, abritent des animaux, des végétaux et des champignons, absorbent du CO₂ et remplissent bien d’autres fonctions. La force particulière de la forêt réside dans cette multifonctionnalité.

La forêt est un écosystème complexe. Cette complexité est accrue par nos attentes et par l’évolution des conditions climatiques. Pour mieux faire comprendre les différentes fonctions remplies par la forêt, il faut transmettre les connaissances, dialoguer et s’ouvrir au point de vue des différents interlocuteurs.

La forêt n’est pas figée. Elle change en permanence, de manière souvent imperceptible. Il arrive aussi que des tempêtes, des épisodes de sécheresse ou d’autres événements la transforment en très peu de temps. Ces dynamiques peuvent aider à atteindre les objectifs visés, par exemple en accélérant le rajeunissement forestier. Mais il faut aussi les orienter ponctuellement afin de prévenir des risques non acceptables.

La diversité du peuplement forestier offre des possibilités étendues de développement et d’organisation. Il y a la diversité des essences et la diversité des structures, c’est-à-dire la présence d’arbres petits ou grands, fins ou gros et même tordus ou morts.

Pour faire face aux événements extrêmes de plus en plus fréquents, tels que les canicules ou les sécheresses, la forêt doit faire preuve de vitalité. Des essences adaptées à la station, avec des racines saines, lui confèrent une plus grande robustesse.

Le changement climatique modifie assez rapidement les conditions locales. La forêt doit pouvoir s’adapter à ces changements et continuer à se développer pour être le mieux à même de remplir toutes les fonctions attendues de la société.

La forêt bernoise est aussi variée que les paysages du canton. Elle présente des peuplements très divers, avec des essences différentes selon les régions, comme les forêts de feuillus diversifiées en plaine ou les forêts d’épicéas en altitude.

Le gibier est un élément de l’écosystème forestier et doit le rester. Il arrive que des animaux sauvages provoquent des dommages, par exemple en s’attaquant à de jeunes arbres adaptés au climat (abroutissement). Le gibier est considéré comme supportable lorsqu’il permet à la forêt d’avoir l’évolution souhaitée.

Le sol est la base de la forêt. Sa fertilité est déterminante. Elle dépend de facteurs comme son degré de compactage, sa capacité à stocker les nutriments et l’eau, les apports d’azote qu’il reçoit et l’activité biologique qu’il recèle.

La forêt est un écosystème qui se développe très lentement. Il est important que les surfaces forestières soient non seulement préservées mais aussi interconnectées. La forêt peut ainsi déployer ses effets positifs au-delà de sa surface.

La forêt bernoise présente une grande diversité d’espèces animales, d’espèces végétales et de milieux naturels. Une diversité biologique et génétique importante est une ressource précieuse, qui peut avoir un effet équilibrant lorsque les conditions climatiques changent.

La forêt est polyvalente. Certains sites se prêtent à une exploitation combinée, c’est-à-dire à plusieurs utilisations. On peut combiner par exemple forêt et pâturage, forêt et tourisme ou forêt et culture de champs.

La forêt peut remplir la plupart de ses fonctions parce qu’elle est gérée et exploitée. Le professionnalisme et l’innovation sont indispensables pour pouvoir gérer et exploiter la forêt de manière rentable en tenant compte de toutes les fonctions qu’elle remplit.

La dynamique du changement climatique demande aux gestionnaires et aux exploitants forestiers d’anticiper et de revoir régulièrement leurs stratégies. Les possibilités du numérique, les résultats de la recherche scientifique et les innovations techniques sont mis à profit pour élaborer des solutions porteuses d’avenir

Le bois est une matière première qui a des utilisations variées et contribue à la protection du climat. Utilisé comme matériau de construction ou d’ouvrage, il retient durablement du CO2, qui n’est pas réinjecté dans l’atmosphère. La production régionale permet de réduire les émissions dues aux transports. Pour profiter de ces avantages, il faut que le bois bernois soit demandé et qu’il soit disponible dans les quantités recherchées et dans la qualité voulue