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06 juillet 2006
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Canton de Berne : La population de lynx en hausse

oid. Après avoir atteint un sommet en 1997 et 1998 puis subi un fort recul au tournant du siècle, la population de lynx est à nouveau en progression dans l’Oberland bernois. C’est ce qui ressort de la dernière campagne de monitoring photographique menée dans le Simmental et le Pays de Gessenay ainsi que dans l’est de l’Oberland bernois. Les effectifs restent toutefois nettement plus faibles qu’à la fin des années 90.
Au cours de l’hiver 2005/2006, le programme KORA a réalisé, en collaboration avec les cantons et les chasseurs, une nouvelle campagne de monitoring au moyen de pièges photographiques dans le nord-ouest des Alpes. Les résultats montrent que la population de lynx est en progression dans les deux régionsétudiées (Haslital, Obwald, Nidwald, Lucerne ; Simmental, Pays de Gessenay, Pays d’En-Haut, Préalpes fribourgeoises, Alpes vaudoises). Les pièges photographiques sont des appareils photoséquipés d’un détecteurà infrarouge qui déclenche automatiquement une prise de vue lorsqu’un animal passe dans son champ. Cette méthode est bien adaptée au lynx car chaque individu est reconnaissable aux dessins formés sur son pelage.

Quatrième campagne dans l’ouest de l’Oberland bernois depuis 1998
Dans l’ouest de l’Oberland bernois, ce monitoring photographique est réalisé tous les deux ans depuis 1998 sur un territoire de 550 km2. Le territoire de référence comprend le Simmental et ses vallées latérales ainsi que la partie orientale du Pays de Gessenay. Des pièges photographiques sont installésà une trentaine d’emplacements le long de chemins de randonnées, de routes forestières peu utilisées et de lieux de passage d’animaux sauvages. Les appareils photos sont activés entre le coucher du soleil et l’aube. Une campagne de monitoring photographique dure deuxà trois mois.

La première campagne, menée en 1998 alors que la population atteignait des sommets, avait mis enévidence la présence sur le territoire de référence d’environ 23 lynx indépendants (c’est-à-dire tous les animaux sauf les jeunes accompagnés de leur mère). Au cours de l’hiver 2001/2002, il n’en restait plus qu’une douzaine : la capture de six lynx devantêtre transportés dans le nord-est de la Suisse, le tir légal de plusieurs individus repérés pour avoir causé des dommagesà des moutons mais aussi des tirs illégaux ont entraîné un fort recul de la population de lynx au tournant du siècle.

Depuis, le nombre de lynx dans le nord-ouest des Alpes est repartià la hausse, lentement mais sûrement. Les relevés effectués l’hiver dernier indiquent, pour le territoire de référence, une population d’environ 17 lynx (densité 1,3à 1,75 par 100 km2).

Est de l’Oberland bernois et Suisse centrale

Suite aux relevés effectués dans la partie occidentale du compartiment VI, des pièges photographiques ontété installés dans l’est de l’Oberland bernois (compartiment VI Est) ainsi que dans l’Oberhasli et dans certaines zones des cantons d’Obwald, Nidwald et Lucerne (compartiment III, Suisse centrale). Par extrapolation, on peut estimer la population de lynx sur les 560 km2étudiésà environ 14 individus, ce qui représente une densité de 1,04 par 100 km2.

Le programme KORA avait déjà réalisé un monitoring photographique dans cette région pendant l’hiver 2004/2005, en collaboration avec les garde-faune, mais sans installer de caméras dans l’Oberhasli. Il n’est donc pas possible de comparer directement les résultats des deux années. Toutefois, la population de lynx affiche là aussi une tendanceà la hausse.

Des interventions sur la population de lynx du canton de Vaud
Lorsque la densité de lynx est importanteà l’échelle locale ou régionale, cela peut avoir une forte influence sur les principales espèces constituant leurs proies que sont le chevreuil et le chamois, dont les effectifs diminuent alors fortement. Dans ce cas, le Concept Lynx Suisse prévoit que des interventions peuvent avoir lieu pour diminuer la population de lynx et définit les critères que ces interventions doivent respecter. Il faut par exemple disposer de données fiables sur l’évolution et la dispersion de la population de lynx, sur l’évolution des effectifs de chevreuils et de chamois ainsi que sur la régénération naturelle de la forêt. Les données nécessaires peuvent, pour l’essentiel,être obtenues dans le cadre d’enquêtes courantes. La réduction des effectifs de lynx doit si possible passer par des déplacements d’individus.

Après concertation avec les cantons de Berne et de Fribourg, le canton de Vaud a présenté au Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) une demande de transfert de cinq lynx des Alpes vaudoises dans le Jura entre l’été 2006 et l’hiver 2007/2008. Ce transfert permettra de réduire les effectifs dans le nord-ouest des Alpes tout en renforçant la population dans le Jura, où elle a subi des pertes ces dernières années, notamment dans le canton de Vaud. Il devraitégalement entraîner deséchanges génétiques entre ces deux petites populations isolées. Les cantons de Berne et Fribourg préfèrent attendre avant de prendre des mesures etévaluer les effets de l’intervention pratiquée dans le canton de Vaud sur la population dans le nord-ouest des Alpes en continuantà surveiller l’évolution des effectifs de lynx.

Pour  toute information complémentaire concernant le lynx :
Concept Lynx Suisse
Rapport sur le monitoring


Pour tout complément d’information,veuillez vous adresserà M. Peter Juesy, inspecteur de la chasse, Direction de l’économie publique, au 031 633 46 40 ou au 079 222 40 02


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